Le travail en îlots
En rang d’oignon? En U? En E? En îlots (bonifiés ou non)? En étoile (noire évidemment!)? Mixer le tout?
L’idée de cet article n’est pas de redire ce qui a déjà été dit ni d’apporter une solution miracle en ce qui concerne l’organisation de la salle de cours, mais de plutôt faire part de mon expérience lors de cette année.
Avant cette année, j’aimais utiliser une disposition relativement classique pour ma salle de cours. Les élèves deux par deux, les uns derrière les autres; un premier rang, un dernier rang. Le cosmos scolaire. Bon, lors des activités de groupe, on assistait alors à un ballet plutôt bruyant avec moi au milieu, un peu comme un agent de circulation au milieu d’un carrefour en heure de pointe. Noir dans le sens des retours en fin d’heure. Franchement pénible surtout lorsqu’on a un travail de groupe qui s’échelonne sur 3-4 séances.
Un jour, j’en ai eu marre de ces migrations intempestives et j’ai demandé aux élèves de laisser la salle en îlots. Je me suis retrouvé avec une salle qui ressemblait alors à peu près à ça:
« Cool! » « Ha, vous faites comme M. Mathématiques? ». Les élèves semblaient contents, mais l’enthousiasme provenait certainement plus de l’excitation liée au changement que de l’ouverture d’éventuelles perspectives à vocation pédagogiques.
Après quelques séances, je n’étais pas satisfait. Dans ma pratique, j’utilise encore beaucoup le tableau (pour les activités, les restitutions, pour les traces écrites…), et certains élèves devaient faire preuve de contorsions agrémentées d’apostrophes à ses semblables du type « Bouge ta tête », « J’y vois rien à cause de…[ses cheveux, son bras, son dos, sa chaise…] », « Baisse toi » afin de pouvoir voir le tableau. En plus de cela, il suffisait qu’un îlot remuant déplace un peu la position des tables et des chaises (j’ai remarqué que l’élève aimait , en début d’heure, exécuter ce rite d’appropriation de l’espace en déplaçant, ne serait-ce que de 2 cm, le mobilier scolaire) pour que l’îlot de derrière se retrouve en plein angle mort.
J’ai alors décidé d’opter pour une disposition en « îlos en hémicycle »:
Je tenais la bonne disposition. Plutôt que d’allonger inutilement ce post, je propose de faire un pour/contre de cette disposition îlots-hémicycle.
Disposition en « îlots-classique » (je vais passer rapidement car cela a été maintes fois fait, certainement mieux qu’ici d’ailleurs!):
Atouts:
– Travail en groupe facilité
– Logique de collaboration (ma plus grande satisfaction en cette fin d’année eétait decapter au vol les discussions entre pairs où les élèves sont en train de travailler ensemble, de se donner des conseils, de s’entraider)
– Possibilité de segmenter facilement le travail: l’îlot 1 effectue les 3 premières questions, l’îlot 2 les trois suivantes (très pratique lorsque l’on vient à manquer de temps!)
Contraintes:
– Augmente la tentation de bavardages (sujets variés: l’épisode de la série de hier soir, le cours suivant, les couples qui se forment et déformes…)
– Les élèves sont de biais (voire de dos) par rapport au tableau et pas vraiment de face
Disposition en « îlots-hémicycle »:
Atouts:
– L’ensemble des élèves voit facilement le tableau.
– Le professeur peut circuler très aisément en arc de cercle au centre de l’hémicycle et voit l’ensemble des cahiers/travaux très facilement. On pourrait même imaginer que le professeur ait une chaise à roulettes pour se déplacer d’îlots en îlots.
-Cela libère un espace entre le tableau et les élèves. Cet espace central, visible de tous, est très pratique pour donner des consignes, faire passer des élèves à l’oral (même s’ils aiment se coller au tableau!), y positionner une table avec des documents que les élèves viennent piocher au fur et à mesure….
– Les élèves d’un îlot à l’autre sont dos à dos, ce qui résout en partie la tentation des bavardages.
Contraintes:
– Il faut avoir une salle en « largeur ».
